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ChatGPT-3, l’intelligence artificielle qui fait tant parler d’elle ces derniers temps, a passé des tests bien particuliers. Michal Kosinski, chercheur à l’Université de Stanford, a cherché à savoir si elle disposait des aptitudes associées à la « théorie de l’esprit » : en résumé, la capacité à comprendre et anticiper qu’une personne puisse « penser » différemment de nous. L’IA a montré des capacités similaires à celles d’un enfant de 9 ans.
La « théorie de l’esprit » est issue des sciences cognitives : cette appellation désigne l’aptitude qui permet d’attribuer des états mentaux non observables, à soi-même, ou à d’autres personnes. « Le principe de base étant celui de l’attribution ou de l’inférence, les états affectifs ou cognitifs d’autres personnes sont déduits sur la base de leurs expressions émotionnelles, de leur attitude ou de leur connaissance supposée de la réalité », expliquent les auteurs de l’ouvrage La théorie de l’esprit : aspects conceptuels, évaluation et effets de l’âge.
Si l’on résume cela plus simplement, il s’agit là de la capacité à concevoir qu’une personne donnée peut « penser différemment de nous », qu’il s’agisse de ses croyances, de ses envies, de ses intentions, de ses convictions… Cette capacité joue un rôle primordial dans les relations entre êtres humains. Elle est, explique Michal Kosinski dans son article, « au cœur des interactions sociales humaines, de la communication, de l’empathie, de la conscience de soi et de la moralité ». Son travail de recherche a pour le moment uniquement été publié sur arXiv, et attend la validation de ses pairs.