13 liens privés
Cette expression du XVIe siècle vient du plus ancien et du plus important ordre de chevalerie britannique, l’Ordre de la Jarretière, dont la devise est « Honi soit mal qui mal y pense », orthographié avec un seul « n », sur l’emblème symbolique de l’Ordre.
[...]
« Honni » est l’adjectif du verbe honnir dont la définition est la suivante d’après Le Petit Robert : « Dénoncer, vouer à la détestation et au mépris publics de façon à couvrir de honte. »L’expression « Honni soit qui mal y pense » s’emploie pour attirer l’attention sur le fait que quelque chose a été dit ou fait sans intention malveillante ou moqueuse. Dans un langage plus moderne, on dira donc : « Honte à celui qui trouve à redire » ou « Honte à celui qui y voit du mal. »
[...]
Pour trouver l’origine de cette expression, il faut remonter au XIVe siècle. L’expression « Honni soit qui mal y pense » est à l’origine la devise de l’Ordre de la Jarretière, en Angleterre, le plus élevé des ordres de la chevalerie britannique, fondé par le roi Edouard III d’Angleterre, le jour de la saint Georges, en 1348. Le mot « Jarretière », apparu au XIVe siècle, est dérivé du mot gaulois garra, qui signifie jambe.La légende raconte que la comtesse Elisabeth de Salisburry (connue également sous le nom de Jeanne de Kent) laissa tomber sa jarretière au cours d’un bal de la cour à Calais. Devant les moqueries et les plaisanteries des courtisans, le roi Edouard III la ramassa et la noua à sa jambe en s’écriant : « Messieurs, Honni soit qui mal y pense ! Tel qui s'en rit aujourd'hui s'honorera de la porter demain, car ce ruban sera mis en tel honneur que les railleurs le chercheront avec empressement ».
Il fit donc une promesse à la comtesse : faire de ce ruban bleu « un insigne prestigieux et très désiré, que les courtisans les plus fiers ou ambitieux s’estimeraient plus qu’heureux de porter. » (Georges Planelles, 1001 expressions préférées des français)