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Vers 700 av. J.-C., les Etrusques, un peuple vivant au cœur de la péninsule italienne, adaptent l’alphabet grec à leur système phonologique. L’alphabet étrusque comporte quatre lettres jugées inutiles car jamais utilisées à l’écrit : B, C, D et O.
Les romains vont prendre à leur compte l’alphabet étrusque et utiliser ces quatre lettres dans un premier alphabet latin, qualifié aujourd’hui d’« archaïque », composé de vingt lettres : A, B, C, D, E, F, H, I, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, V et X. Cet alphabet est alors monocaméral, c’est-à-dire qu’il ne comporte que des majuscules.
Par la suite, trois lettres sont ajoutées. Au IIIe siècle, on introduit la lettre G. Les lettres Y et Z sont ajoutées dans un second temps depuis l’alphabet grec pour transcrire certains mots grecs dans la langue latine.
L’ajout des trois dernières lettres de l’alphabet français, « j », « u » et « w », est beaucoup plus tardif.
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Quant à la lettre « w », dernière entrée dans l’alphabet français, il faut attendre 1964 pour que le dictionnaire Le Robert déclare que le « W est la 23e lettre de l’alphabet. » !
De plus :
- L'alphabet romain est monocaméral, c’est-à-dire qu’il ne comporte que des majuscules.
- C’est à partir du VIIIe siècle, sous le règne de Charlemagne, que l’alphabet français devient bicaméral avec la distinction entre les majuscules et les minuscules.
En effet, Charlemagne cherchait alors à simplifier l'écriture mérovingienne, devenue progressivement illisible du fait de l’utilisation de lettres capitales liées les unes avec les autres par de nombreuses ligatures, et unifier les différentes formes d’écriture de l'Empire carolingien. Son conseiller, le poète, savant et théologien anglais Alcuin, proposa alors la création de la minuscule caroline, plus lisible, ainsi que des règles d’écriture qui simplifieront drastiquement la lecture, comme la nécessité de séparer les mots par des espaces.