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Des recherches antérieures ont démontré que la lumière bleue (à courte longueur d’onde) captée par la rétine avant de dormir aurait des effets néfastes sur notre sommeil, car elle affecterait la production de mélatonine (l’hormone du sommeil). Cependant, les mécanismes exacts régissant ces effets sont encore en grande partie incompris. Une récente étude semble contredire cette théorie, en révélant que bien que la lumière bleue perturbe la production de l’hormone, elle n’affecterait pas forcément la qualité du sommeil et les niveaux de vigilance au réveil. Cela suggère que la lumière bleue n’aurait finalement que peu d’influence sur le sommeil. Toutefois, les sujets testés pour l’étude n’ont été exposés à la lumière qu’une cinquantaine de minutes avant leur sommeil.
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La nouvelle étude, codirigée par l’Université de Bâle (en Suisse), avait comme objectif d’approfondir la théorie selon laquelle la lumière bleue inhiberait la production de la mélatonine et entraverait de ce fait la somnolence nécessaire à induire un bon sommeil. Ce type de lumière affecterait surtout les cellules ganglionnaires photosensibles de la rétine (ipRGC), situées entre les cellules en cône et en bâtonnet. Bien que ces dernières captent également la lumière, les ipRGC sont particulièrement sensibles à la lumière bleue, et pourraient ainsi jouer un rôle majeur dans la régulation du rythme circadien.Les résultats, publiés dans la revue Oxford Academic, suggèrent que chez les jeunes en bonne santé, la somnolence serait plutôt engendrée par la pression du sommeil — c’est-à-dire l’accumulation de la fatigue journalière — et ne serait pas due aux effets de la lumière bleue.
Une étude limitée à 29 participants
Dans le cadre de leurs recherches, les scientifiques ont recruté 29 personnes apparemment en bonne santé, âgées en moyenne de 23 ans et ayant des antécédents de sommeil relativement sain (avec une heure de coucher à 23h en moyenne). Lors des tests, elles ont été exposées à la lumière d’un écran, qui était éteint environ 50 minutes avant l’heure habituelle du coucher. Une semaine plus tard, les participants ont été soumis à un autre type de lumière avant de dormir.
Selon les rapports des participants, les deux lumières leur semblaient presque identiques, et leurs électroencéphalogrammes durant leur sommeil semblent confirmer l’absence de différence. Pourtant, l’une d’elles était fortement concentrée en lumière bleue. Pour mesurer le taux de mélatonine, les chercheurs ont prélevé des échantillons de salive toutes les 30 minutes pendant les cinq heures précédant leur sommeil, ainsi que le matin au réveil. Les participants ont également été interrogés sur la qualité de leur sommeil et leur état d’alerte au réveil.