13 liens privés
Si la consommation d’un plat pimenté peut se transformer en séance de torture, peut-il présenter pour autant un risque pour la santé ? Comme souvent, tout est question de dosage. Les spécialistes s’accordent à dire que manger pimenté régulièrement n’est pas délétère pour l’organisme. « Bien sûr, si vous avez une gastrite ou une maladie inflammatoire chronique intestinale, vous serez beaucoup plus réactif et vos douleurs seront majorées », précise ce dernier.
L’idée selon laquelle manger du piment provoque des ulcères et des hémorroïdes est également une légende, selon le Pr Sabine Roman, gastro-entérologue à l’hôpital Édouard-Herriot, à Lyon. Mais, à fortes doses, dans le cadre d’un défi par exemple, la spécialiste ne nie pas le risque de réactions plus ou moins importantes : « La capsaïcine stimule la motricité du système digestif, ce qui explique les vomissements, les douleurs abdominales, les brûlures au niveau de l’estomac et les diarrhées. » Ces symptômes disparaissent généralement en un ou deux jours, sans entraîner de complications.
La gastro-entérologue rappelle toutefois que « des vomissements importants peuvent créer des ulcérations de l’œsophage et une diarrhée aiguë, entraîner une déshydratation ». Dans le cas de jeunes alcoolisés, moins enclins à réagir, les conséquences peuvent être graves.
Si nous ne tombons pas dans l’excès des défis, le piment ne présente donc pas de réel danger. Au contraire, il pourrait même devenir un allié de notre équilibre alimentaire. « Ne vaut-il pas mieux manger un blanc de poulet et des brocolis vapeur avec un trait de sauce piquante plutôt que d’y ajouter une grande quantité de sel ou acheter un plat cuisiné trop gras, trop salé, trop sucré ? », remarque Benjamin Voirin, ingénieur agroalimentaire, spécialiste de produits tropicaux et cofondateur du média en ligne In Nuts We Trust. Voilà de quoi piquer notre curiosité en cuisine.