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« En 2015, les forces de l’ordre ont acquis, en secret, un logiciel d’analyse d’images de vidéosurveillance de la société israélienne Briefcam. Depuis huit ans, le ministère de l’intérieur dissimule le recours à cet outil qui permet l’emploi de la reconnaissance faciale. »
Nous sommes dans le deuxième épisode et Enzo Salina passe une soirée au commissariat avec les policiers – des camarades de foot – pour prendre un verre. Le portrait-robot d’un homme ayant agressé une femme est affiché. Il ressemble comme deux gouttes d’eau à celui du personnage [...].
Et pourtant, personne ne fait le rapprochement. Pire, Enzo Salina va jusqu’à poser à côté du dessin, plaisantant sur les ressemblances. « Putain, mais c’est vrai en plus », s’exclame l’un de ses deux copains. « Si tu savais ce qu’il fait ce mec, tu rigolerais moins », ajoute l’autre.
La scène est surréaliste. Et pourtant, elle s’est vraiment passée comme ça dans la vraie vie, comme l’a précisé au cours d’une conférence de presse Alice Géraud, autrice du livre dont s’inspire la série de France 2. Enzo Salina « a d’ailleurs raconté lors de son procès que c’était arrivé à plusieurs reprises, a-t-elle déclaré. Ce portrait-robot, il existait. Et avec le recul, on se rend compte que c’est la photocopie du violeur. C’est édifiant. »
Une nouvelle étape est franchie car la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) stigmatise désormais jusqu’au choix de leurs avocats et avocates par les personnes poursuivies.
Ainsi, au cours de la mesure d’information judiciaire, a été rédigé et joint au dossier un procès-verbal faisant expressément le lien entre les avocats et avocates choisi.es par les personnes mises en examen et ceux et celles habituellement recommandées par les « legal-team », dans le cadre de la répression des mouvements de contestation sociale.
À quel moment ç'a arrêté de tourner rond, ici ?
Le ministère de l’Intérieur devra garantir le port de ce numéro d’immatriculation pour les policiers en intervention. Le Conseil d’État s’est aussi exprimé sur le contrôle au faciès.
Il était temps !
La plus haute juridiction administrative a par ailleurs estimé que la pratique des contrôles au faciès « existe » et constitue « une discrimination », mais se déclare incompétente pour contraindre l’Etat à modifier sa politique en la matière.
Incompétente ? Vraiment ?
Comme le raconte Kevin Greutert à nos confrères de NME : « On a frappé à la porte. Sur les images de la caméra de la porte d’entrée on voit la police s’approcher et dire alors que Steve ouvre la porte ’Vos voisins nous ont appelés, quelqu’un crie chez vous, ce sont des hurlements de torture.’ Steve leur a alors répondu qu’il travaillait sur un film et pouvait leur montrer les images. La police a décliné et l’a laissé reprendre son boulot. J’adore cette histoire. Steve est quelqu’un de très doux en plus, j’imagine sa tête quand il a compris ce qu’il se passait ».
C'est bien, les voisins n'ont pas gardé les mains dans les poches.
Les jeunes hommes perçus comme noirs ou arabes ont une probabilité vingt fois plus élevée que l’ensemble de la population d’être contrôlés par la police.
Alors on est peut-être pas dans une dictature, mais on a un gouvernement qui :
- utilise la violence contre ses opposants (les flics violents en manifs : mutilés, morts)
- arrête et intimide des syndicalistes, des étudiants, des militants écologistes et féministes.
- arrête et intimide des journalistes un peu trop gênants pour le gouvernement en utilisant les lois anti-terroriste (https://twitter.com/PressePapiers13/status/1704847090457669965)
- contourne de manière répétée les processus démocratiques (abus du 49.3).
- affiche clairement son nationalisme.
- veut militariser la jeunesse.
- punit la solidarité (procès contre les personnes qui ont nourri les SDF et porté secours en mer, tentes des SDF déchirées, couvertures confisquées)
- pointe une minorité du doigt comme responsable des problèmes de la société (dernier exemple en date après l'Abaya : https://www.liberation.fr/politique/ile-de-france-valerie-pecresse-veut-limiter-les-logements-tres-sociaux-pour-eviter-lislamisme-20230920_TXCPBHMVNVGA7FIHNS4Z47DJJM/)
- laisse sa police arborer des symboles d'extrême-droite et la protège quand elle blesse et tue.
- veut pouvoir écouter tous les échanges privées de la population (messageries chiffrées et autres)
- veut pouvoir censurer les moyens de communication à volonté sans passer par un juge (https://sebsauvage.net/links/?lwtrLQ)
Je ne sais pas pour vous, mais personnellement ça me rappelle bien trop de choses de mes manuels d'histoire.
C'est de pire en pire, en effet 😒
En juin 1983, près de 2000 policiers se répandent dans Paris pour demander la démission du ministre de la Justice Robert Badinter. La réponse du président de la République ne se fait pas attendre.
Allo, M. le Président ? Vous ne voulez pas un bon p'tit conseil ?
Manifestations contre les violences policières
MEMENTO A L’USAGE DES MINISTRES DE L’INTÉRIEUR, PRÉFETS ET TRIBUNAUX ADMINISTRATIFS
Aux Etats-Unis, Lois Gibson est une star de la lutte contre le crime. Elle est spécialisée dans les portraits robots et ceux-ci sont si précis qu'en 2012, son travail avait déjà permis de résoudre 1266 affaires criminelles. Son talent viendrait davantage de ses capacités d'empathie et d'écoute des victimes que de ses capacités de dessin, ayant été elle-même violée dans sa jeunesse.
Perso, j'ai croisé un gendarme qui faisait des portraits robots. Il me disait qu'il parlait avec les gens, sans leur demander spécialement de détailler le physique des criminels.
Lien :
Car, dans l’Hexagone, les forces de sécurité protègent d’abord l’État et non ses citoyens.
À réfléchir.
Un retex en vidéo d'un homme qui a vécu la violence à un niveau extraordinaire. Un retex coup de poing, poignant et touchant. Sans chichi.
Les conditions dans lesquelles les services de police et de gendarmerie nationales peuvent utiliser des drones ont récemment évolué avec un décret du 19 avril 2023. Cependant, l'utilisation des drones lors des manifestations du 1er mai 2023 a suscité certaines critiques. Le point en six questions sur les textes en vigueur.
Les manifestants avaient alors déversé de la terre et des feuilles au pied des policiers, devant la préfecture de l'Aveyron.
[...]
Lors du premier procès, le Procureur de la République avait qualifié ce jet de feuilles de "violence psychologique" à l'encontre du policier meme si la victime n'avait eu aucun jour d'arrêt de travail.
Le niveau de ridicule…
Un manifestant puni pour refus de donner le code d’un téléphone... inexistant - POLITIS · Plop Links
Il n'a pas son téléphone sur lui, mais il doit quand même en fournir le code ... C'est normal ça ?